De 1920 à aujourd’hui

Mai 1920 – Septembre 1923 : Deux dates, une histoire…

Mais une histoire qui débute avec l’audace d’une Québécoise étonnante et aventurière. Son nom? Délia Tétreault. Enfant, elle fait un rêve prophétique: elle aperçoit, dans un grand champ de beaux blés, les épis se changer en têtes d’enfants de différentes nationalités. À l’instant même, elle comprend que ces enfants ne connaissaient pas le Bon Dieu. Désormais, son existence est marquée. Délia met en terre un morceau du petit rêve.

En 1902, éclatement prometteur! Délia, la femme au grand rêve, fonde le premier institut missionnaire canadien: les Sœurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception(appelées «MIC»). Une communauté vouée essentiellement à la Mission ad extra; pas de moule pour fabriquer des copies conformes, mais un style, un esprit, un élan, une spiritualité. Dans le moindre fait et geste, répète Délia: Nous sommes en actions de grâces missionnaires! Telle est notre spécificité apostolique, notre unique raison d’être. Le groupuscule prolifère vite. D’un pôle à l’autre, les œuvres abondent partout.

Toujours, la fondatrice Délia Tétreault, sait étayer sa vision de la question missionnaire. Moins intellectuelle que vulgarisatrice d’idées, dans une société en pleine mutation, Délia l’éducatrice a vite saisi l’urgence de propager l’esprit missionnaire! Par le biais de la plume, ne pourrions-nous pas être le déclic qui mobilisera la population en vue de l’action? Le déclic s’enclenche: Un seul motif nous incite à publier une revue: la promotion de l’œuvre des missions. Une telle initiative MIC représentera un outil pédagogique précieux. Ainsi, l’autodidacte avant-gardiste de Marieville s’assigne un champ qui requiert la participation d’une équipe spécialisée, au curriculum chargé d’expertise et de compétence.


Les propagandistes

Le Précurseur pénètre des milliers de familles. Soit à la rédaction des revues, soit à leur diffusion, la plupart des MIC ont participé à l’œuvre exigeante de la Presse Missionnaire MIC; cela faisait partie de la formation missionnaire d’alors. Des années durant, les MIC se présentent elles-mêmes dans les lieux autorisés par les évêques et les curés de paroisses. Bien des familles se souviennent encore du passage régulier des «Sœurs du Précurseur»! Pour la diffusion du Précurseur, Délia croit aussi à la collaboration laïque. Ainsi, l’éditorial du premier numéro affirme: À notre Immaculée Mère et Patronne, nous demandons, en ce mois qui lui est consacré, de susciter, de partout, des zélateurs et zélatrices apôtres, voyant dans le nombre toujours croissant des lecteurs un nombre croissant d’amis des missions.

Le coup de main des laïques se concrétise en mille et un services pour les missionnaires et pour les missions: chauffeurs bénévoles, hébergement gratuit, repas succulents, etc. La revue connait une croissance remarquable de 200 abonnés en 1920, elle atteindra son point culminant de 172,574 abonnés en 1952. La quasi-totalité des articles sont signés par des missionnaires qui sont dans le feu de l’action. Au début, Délia supervise tout elle-même. Contenu et mise en page du Bulletin passent au peigne fin. Le public mérite le mieux et rien ne doit être laissé au hasard, écrit-elle. Par la suite, les sœurs, installées au sous-sol de la Maison Mère, s’exercent à toutes les étapes de conception de la revue: cueillette d’informations, composition, photographie, typographie, infographie, imprimerie, sans oublier le service aux abonnés et l’adressage.

1923 – Première revue en langue anglaise

C’est en septembre 1923 que la première revue en anglais a été publiée sous le nom The Precursor (d’après le français Le Précurseur). La traduction des textes est faite par des MIC bilingues. En 1974, la revue anglaise change de nom et s’appellera désormais MIC Mission News. De 1974 à 1994, le contenu des deux revues ne sera pas le même. En janvier 1995, le MIC Mission News reprend son élan et les articles de la revue Le Précurseur sont traduits en anglais. Depuis cette date, les lecteurs de langue anglaise reçoivent la même information que les lecteurs francophones.

1926 – Les lanternes magiques

Lors du lancement du Précurseur, Délia, la visionnaire, témoigne d’une intuition prophétique. En véritable «précurseur», elle sait l’importance de l’animation missionnaire et la favorise non seulement par la Presse Missionnaire MIC, mais aussi par divers moyens audiovisuels. On se rappelle qu’en 1926, à l’avènement des premières «lanternes magiques», Délia envoie des Sœurs dans les écoles avec des photos de Canton en Chine montées sur des plaques de verre, les ancêtres de nos actuelles diapositives! Médias, très pertinent car, la présence de l’Église au monde ne peut se limiter à la presse. Poussée par la nécessité d’annoncer l’évangile, à tous et de toutes manières, l’Église estime de son devoir de prêcher le salut au moyen des instruments de communication sociale (Vatican II). Si Délia était aujourd’hui sur terre, elle utiliserait certainement tous les réseaux sociaux à sa portée tels que Twitter, Facebook, Instagram, Google et autres.

Toujours plus loin…

À notre monde en recherche, à nos jeunes en quête de sens, Presse Missionnaire MIC présente des témoins d’une foi qui donne un sens à la vie, qui est service auprès de nos frères et sœurs du monde. Avec Le Précurseur et le MIC Mission News, des liens de solidarité universelle entre l’Église d’envoi et les Églises qui accueillent sont créés. La Bonne Nouvelle est annoncée, des bonnes nouvelles sont partagées. Presse Missionnaire MIC donne une voix aux sans-voix de notre monde pour que résonne leur cri de détresse. Aujourd’hui comme hier, la revue Le Précurseur est toujours un lien d’amitié, d’universalité et de fraternité. Elle permet de témoigner des expériences missionnaires d’ici et d’ailleurs, de présenter les récits de missionnaires œuvrant au Canada et dans divers pays de mission, de partager la spiritualité d’action de grâces des MIC et, comme autrefois pour Délia l’audacieuse, d’interpeller la jeunesse afin de favoriser le développement des vocations missionnaires.

… Jusqu’à aujourd’hui

Soutien des missions, Le Précurseur devient un lien de générosité, de partage et d’entraide. Pour continuer de cueillir les fruits qui ne cessent de germer, la connivence du laïcat est toujours essentielle. Les fins de semaine, selon ses disponibilités, c’est l’équipe de promotion en paroisse, aidée de plus de 600 laïques, qui assure la promotion du Précurseur. À ceux et celles qui, financièrement et spirituellement, ont soutenu et soutiennent toujours la Presse Missionnaire MIC, l’équipe du Précurseur et de MIC Mission News exprime sa reconnaissance. À vous fidèles lecteurs et lectrices, à vous dévoués collaborateurs et collaboratrices, à vous parents, amis, associés AsMIC ou autres partenaires de la Mission, mille mercis! À tous, notre reconnaissance la plus sincère.

Ces deux périodiques MIC demeurent, au Québec, les seules revues missionnaires, toujours dirigées par des femmes, des femmes au cœur de feu, croyant fermement à la pertinence de leur mission. Malgré un tirage plus modeste, nous sommes fières de présenter la publication Le Précurseur qui atteindra bientôt ses 100 ans de vie et le MIC Mission News tous deux étant toujours actifs. Nous nous tournons vers de nouveaux défis avec détermination, car nous croyons que notre message rejoint les défis de notre monde actuel et la mission de la revue demeure la même: Semer la joie et l’espoir